samedi 3 mai 2008

Présentation du team technique de Claude Thélier

Philippe CAIRO le directeur technique.

Né à Montpellier il y a 46 ans, Philippe Cairo, dit Pipo, a été baigné dans son enfance par l'imaginaire maritime : son père possédait des récits de marins, comme les ouvrages de Tabarly. Pipo goûte à la voile à 15 ans, à la Marina de Rivière-Sens à Basse-Terre, pendant des vacances en famille. A 18 ans, il décidé de repasser au lycée de Versailles à Basse-Terre son bac raté en métropole, puis tente une première année de médecine avortée à Lyon. Avant de venir s'installer en Guadeloupe avec son père, originaire de l'île, à 20 ans.
C'est là qu'il a commencé sérieusement la voile. Il passe son monitorat de voile en 1984, travaille au club de l'AVPP. Sa rencontre avec Claude Bistoquet, avec qui il régate sur le Montebello, inaugure une amitié qui va les amener à travailler ensemble sur la Route du Rhum. « Bistok et moi on faisait la route ensemble en venant de Basse-Terre. Il me parlait toujours de ses projets, et un jour il m'a dit qu'il avait obtenu le financement pour faire la Route. » Pipo a donc préparé le trimaran 60 pieds « Reynoir Guadeloupe » de Bistok pour la Route du Rhum 1990 à la Trinité.
Et puis une rencontre marque le lancement de la carrière de Pipo : Daniel Mallet, de l'équipe de La Poste, pour la Transat des Alizés, choisit la Guadeloupe comme base d'entraînement d'hiver. Un jour il embarque l'équipage du Montebello pour une virée aux Saintes, et là Daniel Mallet propose à Pipo de rejoindre La Poste en 91 et 92, avec qui il courra la Transat Québec St Malo sur Maxi Whitbread. Puis ce sera le Primagaz de Laurent Bourgnon en 93 pour l'Open UAP. Pour la Route du Rhum 94 il prépare le TwinSea de Bistoquet, avec qui il fera aussi la transat AG2R en 96 sur Caraibes AirCargo. Pipo alterne les courses et la vie en Guadeloupe, où il travaille dans les entreprises de Claude Thélier, North Regging, puis CTA. En 95 il court l'Open UAP sur Amnesty International de Thierry Dubois. Et l'aventure Route du Rhum continue en 98, avec Victor Jean-Noël sur « Archipel Guadeloupe ».
Puis arrive un tournant dans la vie de Philippe Cairo. Sur La Poste il était chargé de l'accastillage et des winchs, et avait à cette occasion rencontré Mark Turner. Après la Mini Transat 97, qui est arrivée en Martinique, Mark Turner passe en Guadeloupe et présente Ellen Mc Arthur à Pipo. « Il me dit : j'arrête de naviguer, je vais m'occuper d'elle. Devant mon air étonné il m'a répliqué que il lui donnait deux ans pour être plus célèbre qu'Isabelle Autissier et Florence Arthaud réunies. A la Route du Rhum 98, je les ai guidés à la côte sous le vent, ils sont venus à la maison. Et l'année d'après, ils m'ont contacté pour aller travailler avec eux.» Résultat : toute la famille Cairo, Pipo, son épouse et leurs deux enfants, Mathilde et Raphaël, partent en Nouvelle-Zélande, où ils resteront un an et demi pendant lesquels Pipo travaille avec Ellen Mc Arthur.
« Ca a été le 2e souffle de ma carrière de préparateur. » Après Pipo a travaillé pendant trois et demi avec Karine Fauconnier sur Sergio Tacchini, qui gagnera la transat Québec St Malo en 2004. Ensuite Pipo est engagé pour préparer la Coupe de l'America sur K-Challenge, mais après 4 mois passés à Valence il jette l'éponge. « Ce n'est pas mon truc, ça ne m'a pas plus parce que sont des grosses équipes, on n'est qu'un rouage d'une très grosse machine. » Suivront 6 mois avec Pascal Bidégorry sur Banque Populaire.
Et puis l'année dernière, Claude Thélier lance son projet de participer au Rhum 2006 sur l'ex-Primagaz, un bateau que connaît bien Pipo. Comme il avait terminé sur Banque Populaire, il propose alors ses services à Claude, qui accepte sans hésiter. Les deux hommes se connaissent bien et depuis longtemps. Pipo a donc quitté Gouesnac'h, où il est installé en Bretagne, pour un séjour longue durée en Guadeloupe, le temps de préparer « Région Guadeloupe-Terre de Passions ».

David Ducosson, renfort de Pipo sur le matelotage et le gréement

Le dernier arrivé sur le projet devait en faire partie depuis le début : Claude Thélier lui avait en effet demandé d'être le chef technique du projet, avant que Pipo n'accepte la mission.
Sa mère étant originaire de Guadeloupe, David, est arrivé dans le département à l'âge de 3 ans. A 34 ans, David est skipper free lance, et a déjà de l'expérience dans la préparation des bateaux de course. Etant ami avec Anne Cazeneuve et Christophe, David a commencé par participer à la construction de leur trimaran 50 pieds en 2001 à Vannes. Ensuite ils ont établi le record du Tour de Martinique en établissant un temps de référence, « et on a même, mais il ne faut pas le dire, battu le record de Claude Thélier sur le Tour de la Guadeloupe ! »
La première vraie rencontre entre David et Claude remonte à 2002. David étant un ami de Vincent Beauvarlet, il était du projet Archipel Guadeloupe, et est resté quand Claude Thélier a pris la suite de Vincent. Il a donc participé à la préparation du bateau à St Malo pendant 4 mois.
Le défi « Région Guadeloupe-Terres de Passions » l'intéressait, et c'est lui qui a repris contact en allant sur le chantier. « Ils avaient besoin de personnes avec une expérience technique et qui savent naviguer. » Il a donc rejoint l'équipe au moment du baptême. « L'intéret c'est de naviguer sur un bateau de course sur un trimaran 60 pieds. C'est un bateau exceptionnel. Quand t'as goûté c'est comme une drogue tu ne peux plus t'en passer. »
David Ducosson est en renfort de Pipo pour le gréement et le matelotage. « En plus je peux apprendre des choses, car Pipo est un homme qui a plus d'expérience que moi. En plus la course c'est un milieu fermé, donc quand tu peux mettre le pied dedans, c'est appréciable. A St Malo toutes les grandes équipes seront là, ça peut m'apporter des contacts et du boulot. »

Vincent Lantin, responsable du shore-team, spécialiste composite et déco...

Vincent Lantin, à 25 ans, a déjà 9 ans d'expérience. Et pourtant, à la base, rien ne le prédestinait aux bateaux de course. Il collabore à sa première Route du Rhum à 16 ans, en 1998, avec Alain Gautier, pour qui il travaille pendant 2 ans. En parallèle il passe son bac Pro Métallurgie Fonderie d'Art, et continue le rugby qu'il pratique dans l'équipe régionale de Bretagne. Le jour où il reçoit ses résultats du Bac, il rejoint Lalou Roucayrol et l'équipe de Banque Populaire. Il navigue et s'occupe de la partie composite. Puis retrouve Alain Gautier sur la construction du trimaran Foncia, collabore sur Rexona, avant de devenir le responsable composite pour Vincent Beauvarlet sur « Archipel Guadeloupe » pour la Route du Rhum 2002. C'est finalement Claude Thélier qui skippera le bateau, il arrivera d'ailleurs 4e.
Vincent Lantin crée « Multeem's Associés » qui s'occupe de la préparation des courses au large et de la gestion de projets sportifs, avant de créer une 2e entreprise, offshore celle-ci, qui fait essentiellement du consulting et de la traduction de règles de courses. En septembre 2005 l'aventure « Multeem's » prend fin, Vincent Lantin débarque en Guadeloupe pour travailler pour F System, et est enrôlé sur le projet « Région Guadeloupe-Terres de Passions », où il est en charge des composites et de la déco du bateau et responsable du l'équipe technique. « Je suis venu par amitié pour Claude. Et puis il y a 4 ans on plaisantait en se disant que la prochaine Route du Rhum il la ferait sur un gros bateau, et bien voilà, c'est fait ! »
Vincent a déjà traversé l'Atlantique 2 fois : en ramenant Archipel Guadeloupe en métropole après la Route du Rhum 2002, la 2nde fois sur un mono 60 pieds, qu'il a ramené des Etats-Unis pour Multeem's. Ce que ce projet « Région Guadeloupe-Terres de Passions » a de nouveau pour lui ? « Ce que je trouve intéressant c'est l'aspect formation des jeunes. »

Stéphane Squarcioni : l'électronique à bord, c'est lui !

Stéphane Squarcioni, patron de l'entreprise Way Point, connaît Claude Thélier depuis son arrivée en bateau sur les côtes guadeloupéennes il y a 15 ans. Leur collaboration à terre (la société de Claude fabrique des supports pour les appareils de Stéphane), et en mer (ils ont fait le Tour de France à la voile ensemble il y a trois ans) trouve donc son apothéose sur ce chantier. « A 38 ans, c'est la première fois que je travaille sur un multicoques 60 pieds. Ce qui est super c'est qu'on a tout arraché donc je dois concevoir tout le système électronique et électrique du bateau. C'est rare de pouvoir faire une installation totale comme ça. Cela m'a pris des mois pour concevoir le concept. Et si j'ai la chance de pouvoir travailler à temps plein sur le chantier, c'est grâce à mes collègues Jérôme et Thierry qui s'occupent du courant à Way Point, ainsi que mes stagiaires Nadia et Richie, qui travaille avec moi sur « Région Guadeloupe. »

Dona, Gavin, Eddy et les deux Sébastien, les « petites mains » du chantier.

Gavin Dove, 17ans, est devenu en quelques semaines le spécialiste de l'accastillage sur le chantier. Il a appris que Claude Thélier cherchait un jeune pour travailler sur « Région Guadeloupe ». Gavin avait alors le choix de partir naviguer dans le Pacifique, mais a opté pour le projet de la Team Claude Thélier. « Ca m'intéressait. Il y a 4 ans, j'avais beaucoup suivi la Route du Rhum, je fabriquais des petits trimarans en polystyrène, donc ça me fait plaisir d'aider à en préparer un vrai. Mais ça me fera encore plus plaisir de naviguer dessus ! »

Donavan Galas, 21 ans, détenteur d'un Bac Pro Maintenance Bateaux, vient de passer en plus un Bac STI. Avec Gavin, il a aidé à mettre le bateau « à poil », c'est-à-dire vider entièrement les coques. Et est devenu un pro de la stratification, sa tâche préférée, même s'il a participé aussi un peu à la mécanique et a travaillé sur l'accastillage. « C'est mon premier boulot, il me permet de rencontrer des gens, et de découvrir des techniques, ça me donne des ouvertures pour après. »
Sébastien Deloumeaux, 21 ans, avait jusqu'ici plus l'habitude de l'électronique auto. Depuis son arrivée sur le chantier, il aide Stéphane Squarcioni sur le chantier électrique et électronique, et a prouvé qu'il mérite la confiance que Claude Thélier lui a faite en l'acceptant sur le chantier. « Je me demande si je vais retourner au secteur automobile. Le seul inconvénient là, c'est que pour une voiture, on essaie tout de suite ; là on est obligés d'attendre la mise à l'eau et les essais de navigation pour savoir si ça fonctionne, c'est frustrant ! On est tous impatients de le voir sur l'eau. »

Eddy Montout, 22 ans, est un des deux stagiaires du LP de Blanchet, est en stage à temps plein sur le chantier, dans le cadre de sa 1ere année de Mécanique et Maintenance Bateau. Il a travaillé surtout à la strate et attend lui aussi la mise à l'eau avec impatience. « Ca me rapporte beaucoup d'avoir à travailler sur un bateau comme celui-ci, il y en a très peu par ici. »

Sébastien Cazalon, 20 ans, est le 2e stagiaire du lycée professionnel de Blanchet. « Je découvre de nouvelles choses. Le ponçage je connaissais, mais le rete, la préparation de la résine carbone par exemple, j'ai appris. Et puis je regarde tout : la façon de monter le moteur, les produits à utiliser pour la peinture, je ne regrette pas d'être sur le chantier. »

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